Opera continue d’y croire, avec l’énergie du désespoir. Après avoir abandonné son moteur de rendu au profit des technologies de Google, s’être vendu à un obscur consortium chinois, et changé d’interface comme d’autres changent de chemise, le navigateur norvégien parie aujourd’hui sur le « web agentique ». Opera Neon est un nouveau navigateur qui prétend naviguer sur le web à votre place.

« Nous sommes parvenus à un point où l’intelligence artificielle peut fondamentalement changer la façon dont nous utilisons internet et effectuons toutes sortes de tâches dans le navigateur », explique Henrik Lexow, directeur de l’intelligence artificielle chez Opera, « nous considérons Opera Neon comme une plateforme collaborative pour façonner le prochain chapitre de la navigation agentique avec notre communauté ». (Non, ce n’est pas juste vous, cela ne veut vraiment rien dire.)
En somme, Opera Neon intègre trois modalités d’utilisation de l’intelligence artificielle. Comme son nom l’indique, « Chat » n’est rien d’autre qu’un assistant conversationnel intégré au navigateur. « Do » est un moteur d’actions qui prétend effectuer des actions à votre place, comme l’établissement d’un itinéraire de vacances et les réservations des billets associés. « Make », enfin, est un assistant spécialisé dans la création d’automatisations et de petits logiciels.
Autant dire qu’Opera n’a rien présenté que Google, Microsoft, Mozilla ne fassent déjà — sans parler d’Anthropic, OpenAI et Perplexity. L’entreprise norvégienne propose son nouveau navigateur sur invitation, sans mentionner de publication plus ouverte. Une chose est sûre : les fonctionnalités d’Opera Neon ne seront pas gratuites. Payer pour ne pas utiliser son navigateur, voilà qui ne manque pas de piquant.